Publié le 1 mars 2025
Le Comité de la Jupe vous propose de vivre ensemble l’entrée en Carême et met à votre disposition cette trame de célébration. Elle peut inspirer la prochaine rencontre de votre groupe local mais aussi être méditée seule ou avec des ami·es catholiques. Sentez-vous tout à fait libre de l’adapter à vos aspirations.
Pendant le carême, une grève internationale des femmes est organisée pour dénoncer les inégalités hommes-femmes persistantes dans l’église. Le comité de la Jupe participe à cette démarche. En savoir plus ici.
Chant d’entrée (au choix)
Mendiez
R/ Mendiez, mendiez, l’humilité du cœur, mendiez, mendiez la grâce de la prière, soyez fils et filles de la lumière
- Soyez mendiantes de Dieu, la grâce de son amour vous transformera,
l’amour divin vous sanctifiera. - Pèlerines, étrangères sur la terre nous sommes pauvres de vie divine et de vie intérieure,
c’est le moment de mendier. - Priez, la prière c’est le souffle de vos âmes, la source de l’amour et de la vérité,
la source de la lumière. - Soyez humbles et priez pour devenir des saintes
pour être heureuses, devenir la joie de Dieu, joie de Dieu !
Préparez à travers le désert
R/ Préparez, à travers le désert,
Les chemins du Seigneur.
Écoutez, veillez, ouvrez vos cœurs,
Car Il vient, le Sauveur.
- Tracez, dans les terres arides,
Une route aplanie pour mon Dieu.
Les ravins seront relevés,
Tous les monts et les collines abaissés. - Portez à mon peuple la joie,
Consolez, consolez mes enfants !
Proclamez le salut de Dieu,
Le rachat et le pardon des péchés. - Voici, le Seigneur vient à nous,
Et sa gloire en ce monde paraît.
Sa Parole nous est donnée
Pour nos pas elle est lumière à jamais. - Élève avec force ta voix !
Le voici, ton berger, ne crains pas !
Il rassemble tous ses enfants,
Les conduit sur les chemins de la Vie.
Évangile du mercredi des cendres
Selon Saint Matthieu au chapitre 6
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Ce que vous faites pour devenir des justes,
évitez de l’accomplir devant les hommes
pour vous faire remarquer.
Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous
auprès de votre Père qui est aux cieux.
Ainsi, quand tu fais l’aumône,
ne fais pas sonner la trompette devant toi,
comme les hypocrites qui se donnent en spectacle
dans les synagogues et dans les rues,
pour obtenir la gloire qui vient des hommes.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu fais l’aumône,
que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite,
afin que ton aumône reste dans le secret ;
ton Père qui voit dans le secret
te le rendra.
Et quand vous priez,
ne soyez pas comme les hypocrites :
ils aiment à se tenir debout
dans les synagogues et aux carrefours
pour bien se montrer aux hommes
quand ils prient.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu pries,
retire-toi dans ta pièce la plus retirée,
ferme la porte,
et prie ton Père qui est présent dans le secret ;
ton Père qui voit dans le secret
te le rendra.
Et quand vous jeûnez,
ne prenez pas un air abattu,
comme les hypocrites :
ils prennent une mine défaite
pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent.
Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense.
Mais toi, quand tu jeûnes,
parfume-toi la tête et lave-toi le visage ;
ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes,
mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ;
ton Père qui voit au plus secret
te le rendra. »
Proposition de méditation en trois temps
Un temps de silence précédé du refrain : « Vous serez vraiment grands »
Vous serez vraiment grands,
dans la mesure où vous êtes petits,
Vous serez alors grands dans l’Amour,
vous serez alors grands dans l’Amour.
Un temps d’enseignement autour du commentaire proposé par Mathilde, membre du Comité de la Jupe
Dans la tempête du quotidien, nos jours se ressemblent vite.
Nous travaillons beaucoup. Nous aimons notre métier, nous y mettons du sens et de l’énergie.
Nous tâchons d’être une bonne mère, une bonne compagne, une bonne amie. Nous nous donnons du mal. Nous culpabilisions. Nous nous introspectons.
Le réveil sonne tôt, nous mangeons bio, nous écoutons effarées les nouvelles du monde, nous essayons d’avoir une opinion construite et de la porter haut.
Nous sommes engagées, nous militons. Nous prenons soin des plus pauvres, des plus fragiles, des plus petits.
Nous sommes fortes et puissantes. En tout cas, nous y aspirons.
Pour souffler, nous ne boudons pas notre plaisir. Qui à la terrasse d’un café, qui émerveillée par une exposition de peinture, qui à son cours de kick boxing ou de céramique.
L’hédonisme comme solution pour respirer. Illusion de douceur, gageure de sérénité.
Dans un monde qui n’a plus d’essence.
Nous sommes tour à tour réfléchies, sensibles, douces et justes mais aussi sportives, combatives, courageuses et audacieuses.
Nous sommes parfaites. Nous sommes fatiguées.
Filles de ce monde, nous avons appris à être efficaces, processées.
Nous sommes organisées. Nous jouissons de chaque case de notre to-do-list cochée.
Nous nous fixons des objectifs. Nous comptons bien les atteindre.
Le week-end n’est pas si différent du reste de la semaine par son remplissage, on y met des choses différentes, c’est vrai, mais l’agenda est tout aussi chargé. [1]
Nous sommes pressées.
On court parce qu’on a réservé au musée, parce nos amis nous attendent pour dîner. Il y a toujours un train à ne pas rater, un rendez-vous à honorer, un match à jouer, un rêveur sur la route à doubler.
Alors quand arrive le Carême, ne serait-ce pas pour nous un nouveau défi à relever ?
Un beau prétexte pour perdre ces deux petits kilos qui trainaient avant l’été, prendre sa revanche sur le dry january ou encore désinstaller Insta dans l’espoir de se dégager du temps de cerveau disponible ?
Ainsi, même notre Carême est devenu efficace : l’occasion de reprendre, quelques mois après les débuts de la nouvelle année, nos bonne résolutions déjà vite oubliées.
Mais quand sommes-nous devenues ces redoutables machines ?
L’action sans discontinuité est un brouillard ténébreux qui laisse difficilement passer la lumière. [1]
Or notre action manque souvent d’un repos final, d’un septième jour. Ce temps de jachère – fût-il si court – nous sauve d’une vie toute fusionnée, où le mal se cache facilement au milieu du bien.[2]
Le pape disait l’année dernière que « nous sommes encore sous la domination de Pharaon ».[3] Cette domination, « c’est un modèle de croissance qui nous divise et nous vole l’avenir. La terre, l’air et l’eau en sont pollués, mais les âmes sont elles aussi contaminées ».[4]
Avant de nous exhorter : « il est temps d’agir » [5] disait François. Avant d’ajouter, « agir c’est aussi s’arrêter. S’arrêter en prière, pour accueillir la Parole de Dieu, et s’arrêter comme le Samaritain, en présence du frère blessé. L’amour de Dieu et du prochain est un unique amour. Ne pas avoir d’autres dieux, c’est s’arrêter en présence de Dieu, devant la chair de son prochain. C’est pourquoi la prière, l’aumône et le jeûne ne sont pas trois exercices indépendants, mais un seul mouvement d’ouverture, de libération : finies les idoles qui nous alourdissent, finis les attachements qui nous emprisonnent. C’est alors que le cœur atrophié et isolé s’éveillera. Alors, ralentir et s’arrêter. La dimension contemplative de la vie, que le Carême nous fera ainsi redécouvrir, mobilisera de nouvelles énergies. En présence de Dieu, nous devenons des frères et des sœurs, nous percevons les autres avec une intensité nouvelle : au lieu de menaces et d’ennemis, nous trouvons des compagnons et des compagnes de route. C’est le rêve de Dieu, la terre promise vers laquelle nous tendons une fois sortis de l’esclavage ».[6]
Alors mes amies, en ce début du Carême, n’est-il pas temps de se mettre en friche ? D’avoir soif d’eau de pluie ? En attendant que sonne l’heure du labour.
Laissons reposer la terre que nous sommes pour permettre à la vie de renaître. Ralentir pour dissiper les ténèbres de l’action. Retrouver la lumière, le soleil brille toujours par-delà les nuages. Ressusciter. [7]
Le Carême comme élévateur de notre vie intérieure.
Pour découvrir en nous, au milieu de l’hiver, un invincible été.
Un temps de partage entre vous
Peut-être est-ce l’occasion de convenir d’un « effort » de Carême en commun? Un passage de la Bible à lire en entier (un Évangile, une lettre de Saint Paul, les actes de apôtres … ) ? Un engagement à prendre du temps le dimanche à heure fixe pour prier et méditer ?
**
Bon et saint chemin vers Pâques !
[1] Julien Guérin, Trinité-Liaison, 10 mars 2024.
[2] Julien Guérin, Trinité-Liaison, 10 mars 2024.
[3] Message du pape François pour le Carême 2024.
[4] Message du pape François pour le Carême 2024.
[5] Message du pape François pour le Carême 2024.
[6] Message du pape François pour le Carême 2024.
[7] Julien Guérin, Trinité-Liaison, 10 mars 2024.
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