Non à l’utilisation politique du catholicisme

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Publié le 4 décembre 2016

Communiqué FHEDLES – Décembre 2016

L’actualité récente, polarisée par le déroulement de la Primaire de la droite et du centre suscite en nous une grande inquiétude. Nous y avons constaté le retour de thématiques conservatrices, voire réactionnaires, que l’on pouvait croire dépassées. Dans le domaine de la vie sociétale, les conceptions les plus antilibérales et rétrogrades – en particulier en politique familiale – soutenues par des mouvements ultra-catholiques tels que  la Manif pour tous ou Sens Commun, ont fait une entrée remarquée dans les programmes électoraux : elles menacent des libertés chèrement acquises – droits des femmes, égalité femme/homme, non-discrimination à l’égard des homosexuel/le/s, etc.

Nous déplorons le retour d’une conception patriarcale de la famille. Les mesures économiques et sociales proposées par certains candidats, entre autres les attaques contre la sécurité sociale, ne feraient, si elles étaient appliquées, qu’amplifier les difficultés des plus pauvres. Dans le registre des pratiques politiques, nous avons été scandalisé/e/s par une instrumentalisation étonnamment décomplexée d’un catholicisme ultra-traditionnel qui semble se faire le porte-parole exclusif du catholicisme français. Nous redoutons le risque d’amalgame qui conduirait à confondre l’ensemble des catholiques, malgré la diversité de leurs choix et de leurs opinions, avec ce seul courant qui peut apparaître comme celui qui soutient une politique au profit des riches et au détriment des pauvres.

FHEDLES, fidèle aux luttes qu’elle mène depuis longtemps, appelle les femmes et les hommes à réagir, et à s’engager, chacun/e/ à sa mesure, pour s’opposer à ces dérives. Soucieux de respecter le droit de chacun/e au sein de l’espace public, de faire valoir ses convictions religieuses et/ou éthiques dans une confrontation raisonnable, nous souhaitons que s’instaure un juste équilibre et ne voulons ni la disparition de toute attestation dans l’espace public ni la violation de la légitime séparation entre les Églises et l’État conformément à une laïcité garante de la liberté des consciences.

À propos des questions sociétales, nous devons dénoncer tous les retours nostalgiques vers une société fermée, et inventer des pratiques nouvelles, susceptibles de faire régresser les nombreuses inégalités et discriminations qui subsistent entre femmes et hommes aussi bien dans  notre société que dans l’église catholique, afin d’ouvrir des chemins nouveaux à l’évangile.


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